Réforme de la cotation des perfusions : un nouveau coup dur pour les IDEL ?

En ce lundi 14 avril 2025, la Caisse nationale d’assurance maladie (CNAM) vient de présenter aux syndicats représentatifs des infirmiers libéraux (IDEL) une nouvelle proposition de logigramme pour la cotation des perfusions à domicile. Derrière cette initiative, censée « simplifier » les règles de facturation, se cache une refonte jugée par beaucoup comme une baisse déguisée de la rémunération. Et les réactions de la profession ne se sont pas fait attendre.

Pour l’heure, le document de référence reste la circulaire 23/2014, toujours en vigueur. Mais cette proposition relance le débat autour de la reconnaissance du rôle crucial des IDEL dans le système de santé.

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Un changement tarifaire qui creuse le fossé

Prenons un exemple concret. Aujourd’hui, une perfusion de plus d’une heure, réalisée matin et soir, est cotée AMI 14 + 5/2, soit environ 104 € par jour. Demain, si la nouvelle proposition entrait en vigueur ? 57,01 €. Près de 47 € de moins pour un acte identique. Un écart significatif, qui remet en question la valorisation du travail infirmier.

Ce que la CNAM présente comme une « harmonisation » ressemble, pour de nombreux professionnels, à un retour en arrière. Avant 2014, les perfusions étaient morcelées : préparation, pose, surveillance, retrait… Le tout pour une rémunération largement inférieure au temps et à l’engagement requis. Cette époque, les infirmiers pensaient l’avoir laissée derrière eux.

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Colère froide et appel à la mobilisation

La profession réagit. Le syndicat Convergence Infirmière dénonce une mesure imposée sans concertation réelle, estimant qu’elle porte atteinte à la qualité des soins à domicile et à la reconnaissance du métier. De son côté, le Sniil (Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux) appelle à la prudence mais réclame des négociations équitables, loin des décisions unilatérales. Il met en garde contre les effets d’annonce et les promesses creuses, insistant sur la nécessité d’une revalorisation structurelle.

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Les patients, grands oubliés de la réforme ?

Au cœur de cette problématique : le patient. Une question légitime se pose. Si la rémunération de certains soins devient insuffisante, qui prendra en charge les perfusions complexes à domicile ? Cette baisse tarifaire pourrait rendre certaines tournées intenables, notamment en zone rurale ou pour les patients polypathologiques. À terme, cela pourrait générer des hospitalisations évitables, faute de prise en charge à domicile.

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Une profession à bout de souffle

Ce projet cristallise un mal-être plus profond. Depuis plus de 16 ans, les actes des IDEL n’ont pas été revalorisés. Dans le même temps, les charges explosent : carburant, matériel, logiciels de facturation, frais de gestion, formation continue… Face à cette pression financière croissante, les professionnels dénoncent une perte de sens, et surtout de reconnaissance.

Des actions sont en préparation : manifestations, courriers aux autorités, campagnes sur les réseaux sociaux… Le message est clair : ne sacrifions pas le soin de proximité au nom de l’austérité.