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Quels soins rentrent dans le BSI ?

Quels soins rentrent dans le BSI ?

Nicolas Terraz
Publié le
20/6/2025
Facturation
Article
3 mois

Le Bilan de Soins Infirmiers (BSI) est un outil clé pour les infirmiers libéraux en France. Il permet d’évaluer les besoins en soins d’un patient, de planifier les interventions nécessaires et d’assurer une prise en charge adaptée, tout en garantissant une rémunération équitable pour les professionnels. Cet article explore les types de soins couverts par le BSI, leur cadre réglementaire et leur importance pour les patients et les soignants.

Qu’est-ce que le BSI ?

Le BSI est un forfait global regroupant un ensemble de soins infirmiers, généralement réalisés à domicile. Introduit dans la nomenclature des actes professionnels (NGAP) et encadré par la Convention nationale des infirmiers, il simplifie la facturation des soins complexes ou répétés. Il est particulièrement utilisé pour les patients en situation de dépendance, comme les personnes âgées, les patients atteints de maladies chroniques ou en soins palliatifs. Le BSI repose sur une évaluation initiale des besoins par l’infirmier, en collaboration avec le médecin prescripteur, aboutissant à un plan de soins personnalisé validé par la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM).

Les soins inclus dans le BSI

Soins techniques. Le BSI couvre une large gamme de soins techniques nécessitant des compétences spécifiques, souvent réalisés sur prescription médicale. Parmi ceux-ci figurent les injections (sous-cutanées, intramusculaires, intraveineuses), les perfusions (installation, surveillance, retrait), les pansements (simples ou complexes, comme pour les escarres ou plaies chroniques), les prélèvements (sanguins, urinaires), l’administration de médicaments par voie orale ou autre avec surveillance, la pose et la surveillance de sondes (urinaires, gastriques), ainsi que les soins liés à des dispositifs médicaux comme les stomies ou trachéotomies.

Soins d’hygiène et de confort. Ces soins visent à maintenir ou améliorer le bien-être et l’autonomie du patient. Ils incluent la toilette complète ou partielle (au lit, au lavabo ou à la douche, selon le niveau de dépendance), l’aide à l’habillage et au déshabillage, les soins de bouche pour prévenir les infections, ainsi que la mobilisation et la prévention des escarres par des changements de position ou des massages.

Soins de surveillance et d’éducation. Le BSI intègre des actes de suivi et d’accompagnement, essentiels pour les patients chroniques ou en perte d’autonomie. Cela comprend la surveillance des paramètres vitaux (tension artérielle, pouls, glycémie), l’éducation thérapeutique pour apprendre à gérer une maladie chronique (comme le diabète) ou à utiliser un dispositif médical, les conseils aux patients et à leur entourage pour favoriser l’autonomie, et la coordination avec d’autres professionnels de santé (médecins, kinésithérapeutes, aides-soignants).

Soins relationnels et psychosociaux. Bien que moins quantifiables, ces soins sont cruciaux, notamment pour les patients isolés ou en fin de vie. Ils incluent l’écoute active, le soutien psychologique, l’accompagnement dans les démarches administratives liées à la santé et le maintien du lien social pour prévenir l’isolement.

Cadre réglementaire et conditions d’application

Pour être intégré au BSI, un soin doit répondre à plusieurs critères. Une prescription médicale est requise, précisant les soins à réaliser et leur fréquence. L’infirmier effectue un diagnostic infirmier pour identifier les besoins et proposer un plan de soins, soumis à la CPAM pour validation. Le BSI s’applique généralement à des soins répétés sur une période donnée (hebdomadaire ou mensuelle). Les forfaits sont cotés selon la complexité et la durée des soins, comme AIS 1 pour des soins ponctuels ou AIS 3 et 4 pour des soins complexes ou palliatifs.

Importance du BSI pour les patients et les soignants

Pour les patients, le BSI garantit une prise en charge globale et adaptée, favorisant le maintien à domicile, réduisant les hospitalisations inutiles et améliorant la qualité de vie, notamment pour les personnes âgées ou handicapées. Pour les infirmiers, il simplifie la gestion administrative en regroupant plusieurs actes sous un même forfait, évitant une facturation à l’acte chronophage, et valorise leur expertise dans l’évaluation et la coordination des soins.

Limites et perspectives

Malgré ses avantages, le BSI présente des limites. La lourdeur administrative pour constituer le dossier et obtenir l’accord de la CPAM peut décourager certains soignants. Tous les soins ne sont pas éligibles, compliquant la prise en charge de patients aux besoins variés. Enfin, les forfaits ne reflètent pas toujours le temps réel passé, notamment pour les soins relationnels. Des évolutions pourraient simplifier les démarches et mieux valoriser l’ensemble des actes infirmiers.

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